Procès d'un coup de folie meurtrière...

Photo d'illustration
En 2012, du côté de St Thomas, le Corporal Smart devenait apparemment fou au cours d'une patrouille et abattait une femme enceinte désarmée de deux balles dans la tête et blessait sa soeur au bras avant de ses faire maîtriser par ses propres collègues. Cet incident, décrit dans les Gangs de Jamaïque, trahit sans doute le malaise profond des officiers de policer livrés à eux-mêmes. Le présumé coupable qui devait être jugé en octobre dernier passera devant le juge le 2 décembre prochain. Un procès qui s'annonce retentissant.

La SECTION 15 contre le dance hall...

Vybz Kartel, visé par la Section 15 ?
SECTION 15, son nom sonne comme une unité spéciale des forces de police. Elle pourrait occasionner plus de dégâts encore puisqu'elle concerne le Criminal Justice (Suppression of Criminal Organisations) Act, que le Parlement jamaïcain va bientôt discuter. Cette fameuse section (ou amendement) dit en substance :

Il est interdit d'utiliser un nom, un signe distinctif, un tatouage ou toute autre marque physique, de porter une couleur ou un style vestimentaire, de faire des graffitis, de produire, d'enregistrer ou de chanter une chanson faisant la promotion ou facilitant toute activité criminelle de quelque organisation criminelle que ce soit.

La Section 15 a déjà déclenché une levée de boucliers, car elle interfère avec les libertés individuelles basiques et que sa ratification serait a priori en totale contradiction avec la Charte des Droits et Libertés Fondamentaux. Un artiste devra-t-il soumettre ses textes à la police avant de les enregistrer ? Qui décide du lien entre un tatouage et un gang, entre un nom et un autre gang ? Et que dire aux gamins qui écrivent GAZA TURF ou GULLY SIDE sur les murs du ghetto, en relation à la guerre musicale que se mènent les deux grosses stars du dance hall (dont une dort en prison pour ses activités criminelles) ? Certains se demandent aussi si l'on vise la culture ou le crime (tant elles sont intimement liées dans le domaine musical).
Bref, cette terrible SECTION 15 qui n'est pas sans rappeler le GUN COURT des années 70 trahit surtout  l'impuissance criante des institutions jamaïcaines à juguler le crime organisé.